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Nous venons de mesurer le plus long rayon jamais enregistré sur Terre : 829 kilomètres de décharge électrique spectaculaire

La foudre a parcouru environ 829 kilomètres, battant ainsi de plus de 60 km le précédent record. Les éclairs sont d’énormes décharges électriques qui, en une fraction de seconde, parcourent la distance entre les nuages et la surface de la Terre, une distance qui peut atteindre plusieurs kilomètres. Cependant, les éclairs peuvent parcourir des distances deux fois plus importantes. Et c’est le cas ici.

Le plus long éclair

L’Organisation météorologique mondiale a confirmé l’observation du plus long éclair jamais enregistré. La décharge électrique a parcouru une distance de 829 kilomètres, avec une marge d’erreur d’environ 8 km. Pour mettre cela en perspective, cela correspond approximativement à la distance en ligne droite entre Barcelone et Séville.

Bien que la validation par le bureau météorologique des Nations unies soit arrivée ce jeudi, l’événement s’est produit il y a près de huit ans, en octobre 2017, aux États-Unis.

Les Grandes Plaines

La foudre et ses ramifications ont atteint le ciel de cinq États du centre et du sud des États-Unis. Son « parcours » a commencé à l’est de l’État du Texas et s’est terminé près de Kansas City, dans le Missouri. Son trajet et ses ramifications l’ont également fait passer par les États de l’Arkansas, du Kansas et de l’Oklahoma.

La région des Grandes Plaines où le coup de foudre s’est produit est également connue sous le nom de « Tornado Alley », l’« allée des tornades ». Selon l’OMM, cette zone se distingue par être l’une des régions « où l’activité des tempêtes connues sous le nom de systèmes convectifs de méso-échelle est la plus intense », ce qui en fait également une zone idéale pour la formation de ces « mégacoup de foudre ».

Sur 61 km

Selon l’OMM, ce nouveau record dépasse de 61 km le précédent. Ce dernier avait également été enregistré aux États-Unis, mais plus tard, en avril 2020, et avait atteint 768 km, avec une marge d’erreur de 8 km.

Dans les deux cas, la détection et la mesure de ces éclairs ont été réalisées à l’aide d’une méthode appelée « arc de cercle maximal ». En outre, l’OMM souligne que l’éclair de 2017 a été l’un des premiers événements mesurés à l’aide du satellite géostationnaire opérationnel pour l’étude de l’environnement de la série R (GOES-16) de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).

Ils expliquent également que ce « méga-éclair » est passé inaperçu lors d’une première analyse de la tempête et n’a été découvert qu’après examen des données compilées pendant l’épisode orageux. Les détails de l’analyse réalisée par l’équipe de l’OMM ont désormais été publiés dans un document de travail du Bulletin of the American Meteorological Society.

Améliorer la prévention

L’étude de la foudre va au-delà de l’établissement de records qui alimentent notre curiosité sur ces phénomènes si violents. Améliorer nos outils d’étude et mieux connaître ces événements est essentiel pour réduire les risques qu’ils impliquent dans divers contextes, de l’aviation aux incendies de forêt.

« Si les éclairs sont une source d’émerveillement, ils constituent également un danger majeur qui coûte chaque année la vie à de nombreuses personnes dans le monde entier, ce qui fait de ces phénomènes l’une des priorités de l’initiative internationale Alerte précoce pour tous », a déclaré dans un communiqué de presse Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM. « Ce record met en évidence des questions importantes pour la sécurité publique concernant les nuages électrifiés, (…) qui peuvent avoir de graves répercussions sur le secteur de l’aviation et provoquer des incendies de forêt ».

Faisons le compte

L’OMM est l’institution chargée d’enregistrer les événements atmosphériques extrêmes dans le monde entier, un archive qui contient d’autres records liés à des éclairs de grande magnitude. Par exemple, l’éclair le plus long jamais enregistré a duré pas moins de 17 secondes (17,102 ± 0,002 s, plus précisément), et a été capté en Argentine en juin 2020. L’impact direct le plus important a été enregistré en 1975 au Zimbabwe, et a coûté la vie à 21 personnes. Cependant, l’impact indirect le plus important s’est produit en 1994, à Dronka (Égypte), et a fait 469 morts en provoquant l’incendie de réservoirs de pétrole.