Le pont n’était pas aligné verticalement ni latéralement, ni même le long de son axe principal. Une triple erreur qui a abouti à une solution surprenante. C’était prévisible. Et c’est arrivé. Cela s’est produit en Croatie, dans une région très rocheuse, où deux équipes de construction travaillaient depuis des années pour relier les deux parties d’un pont, mais… cela n’est jamais arrivé.
Le pont croate qui défie les lois de la physique : un désastre d’ingénierie à 500 millions d’euros
Ils avaient creusé des tunnels dans les parois rocheuses, assemblé section après section l’acier, mais les deux moitiés du pont présentent un désalignement tridimensionnel qui a rendu fous les ingénieurs et révélé plusieurs catastrophes en chaîne.
Le pont n’était pas aligné verticalement ni latéralement, ni même le long de son axe principal. Une triple défaillance semblait condamner l’ensemble du projet à devenir le monument le plus coûteux de l’incompétence de l’ingénierie européenne, comme l’a qualifié Mariolina Ravioli. Les experts du secteur estiment que des erreurs de cette ampleur se produisent dans moins de 2 % des grands projets d’infrastructure, ce qui rend le cas croate vraiment exceptionnel.
Comment cela a-t-il été possible ? Tout d’abord, les retards. Si vous mettez plus de 10 ans à construire un pont, tous les matériaux commencent à se comporter de manière imprévisible. L’acier se déforme sous l’effet des variations thermiques, les mesures perdent en précision en raison de l’usure des instruments et ce qui n’était au départ que des erreurs microscopiques dans les calculs se transforme en désalignements insurmontables.
De plus, le manque de financement a encore aggravé la situation : l’argent s’est épuisé, les travaux ont été interrompus, les structures ont été exposées aux intempéries pendant des mois et, lorsqu’ils ont finalement repris, tout avait changé.
Une solution chirurgicale
Au lieu de jeter l’éponge et de renoncer aux millions d’euros que le projet a coûté, les Croates ont opté pour des vérins hydrauliques capables de déplacer d’énormes masses avec une précision millimétrique.
La technique utilisée a consisté à installer une série de vérins hydrauliques synchronisés, chacun capable d’appliquer une force contrôlée à des sections spécifiques du pont. Grâce à des mouvements progressifs et constamment surveillés, les deux moitiés ont été littéralement « massées » jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement alignées.
