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Les pluies font sortir les cafards et les rats des égouts : « Nous ne savons pas s’il y en a davantage, mais nous savons qu’ils sortent à cause de l’effet « évacuation » de l’eau »

Les experts en lutte antiparasitaire affirment que l’été est la période de prolifération maximale de ces animaux, qui se multiplient d’année en année en raison du réchauffement climatique. L’arrivée des premières pluies torrentielles de l’été, après des semaines de chaleur intense et de températures extrêmes, a provoqué un phénomène frappant et, il faut bien le dire, quelque peu désagréable dans les grandes villes : l’apparition de grandes quantités de cafards. « C’est à cette période, en raison de la hausse des températures, que l’on enregistre une plus grande prolifération de ces insectes. Dans des conditions normales, ces animaux restent sous terre, mais cette année, en raison des pluies des dernières semaines, on détecte davantage de cafards en surface », explique Luis Lozano, expert en lutte contre les nuisibles urbains et coordinateur technique de l’Association catalane des entreprises de santé environnementale (ADEPAP). « Nous ne savons pas encore s’il y a plus de cafards que les autres années, mais il est probable qu’ils sortent davantage en raison de l’effet d’évacuation de l’eau », explique le spécialiste dans une interview. La semaine dernière, par exemple, après les fortes pluies qui se sont abattues sur plusieurs régions de Catalogne, des observations d’un grand nombre de cafards ont été signalées dans des villes telles que Barcelone, L’Hospitalet de Llobregat et Mataró. « Lors d’épisodes de pluies torrentielles, l’eau s’engouffre avec force dans le réseau d’égouts, ce qui fait que certains cafards remontent à la surface pour ne pas se noyer et que d’autres sont emportés par le courant. Dans la plupart des cas, nous pensons qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle invasion, mais simplement de populations qui existaient déjà et qui deviennent soudainement plus visibles », explique le spécialiste.

« Dans des conditions normales, ces animaux restent sous terre, mais cette année, en raison des pluies des dernières semaines, ils remontent à la surface »

En France, trois principales espèces de cafards infestent les zones urbaines : le cafard américain (Periplaneta americana), le cafard oriental (Blatta orientalis) et le cafard germanique (Blattella germanica). Les deux premières espèces, présentes dans la majorité des régions françaises, accomplissent leur cycle de vie dans les égouts, les réseaux souterrains et les caves humides. Leur habitat les rend particulièrement susceptibles d’envahir les surfaces lors d’épisodes pluvieux intenses ou d’inondations. Quant au cafard germanique, plus petit mais particulièrement résistant, il colonise préférentiellement les habitations et les établissements alimentaires où il trouve chaleur et nourriture en abondance.

Selon M. Lozano, les rats gris communs (Rattus norvegicus) sont un autre animal qui apparaît dans ces conditions. « Il s’agit également d’animaux qui vivent sous terre et qui, lors d’épisodes de pluies très intenses, sortent à la surface à la recherche d’un refuge », explique le spécialiste, qui ajoute que, comme preuve de ce phénomène, il est bien connu qu’après le passage de tempêtes intenses et soudaines comme celles de la semaine dernière, « il n’est pas rare de trouver des cadavres de ces animaux flottant près des égouts débordés ou sur les plages urbaines ». Dans le Maresme, par exemple, plusieurs cas de rongeurs flottant sur la côte ont été signalés. « Il s’agit d’un phénomène ponctuel qui se produit à des endroits précis en raison des circonstances, et non d’un problème généralisé ou d’une invasion soudaine », commente l’expert.

L’été prolonge la saison des nuisibles

L’arrivée des pluies et des orages estivaux cette année pourrait révéler un problème latent qui se développe depuis des années. « L’augmentation des températures allonge le cycle de reproduction d’insectes tels que les cafards. Aujourd’hui, en raison du changement climatique, les conditions propices à leur prolifération sont de plus en plus longues, ce qui fait que les populations sont non seulement abondantes, mais aussi détectables de manière plus constante tout au long de l’année », explique M. Lozano, qui ajoute que dans le cas des cafards, par exemple, il a été constaté que le réchauffement climatique « accélère leur développement » et « multiplie leur taux de reproduction ». « Un été plus long équivaut, dans de nombreux cas, à davantage de générations d’insectes », affirme le spécialiste.

Les experts avertissent que la hausse des températures allonge le cycle de reproduction d’insectes tels que les cafards

Les pluies de ces dernières semaines pourraient également favoriser l’éclosion des moustiques. « Cette année, nous avons connu un printemps particulièrement pluvieux et un été qui, du moins ces dernières semaines, est assez pluvieux. Ces conditions pourraient favoriser la prolifération des moustiques dans les mois à venir. Surtout à l’approche du mois de septembre », affirme M. Lozano. On sait que ces insectes trouvent dans les milieux aquatiques stagnants un terrain idéal pour se reproduire à grande vitesse, car c’est là que les femelles pondent leurs œufs et que les larves se développent rapidement. « La combinaison des pluies et de la chaleur favorise l’apparition de tous ces animaux qui, dans certains cas, peuvent donner lieu à des infestations », affirme l’expert en lutte antiparasitaire.