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Que signifie le fait qu’une personne soit toujours en retard partout, selon la psychologie ?

Dans tous les groupes sociaux, des réunions professionnelles aux réunions familiales, il y a toujours quelqu’un qui arrive en retard partout. Le manque de ponctualité peut sembler être une habitude agaçante ou un simple manque d’organisation, mais il cache en réalité une complexité psychologique qui va bien au-delà de l’horloge. Les personnes qui ont l’habitude d’être en retard ont souvent une perception différente du temps, ce qui peut être lié à des traits de personnalité, à des expériences passées et même à des facteurs culturels. Il est donc essentiel de comprendre pourquoi certaines personnes ne parviennent pas à respecter les horaires fixés afin d’améliorer la cohabitation quotidienne et d’aborder les questions d’estime de soi, d’exigence envers soi-même et de relations avec les autres. Selon l’université de Navarre, le manque de ponctualité peut être lié à une attitude inconsciente envers l’autorité, à un désir d’affirmation de soi ou à une manière d’attirer l’attention. Dans d’autres cas, cependant, les raisons sont plus subtiles. Beaucoup de personnes qui sont en retard ne le sont pas par mépris pour les autres ou par négligence, mais par optimisme chronique quant à leurs capacités à gérer leur temps. Elles croient sincèrement pouvoir faire en dix minutes ce qui prend une demi-heure à d’autres, et sous-estiment donc le temps dont elles ont besoin pour se préparer ou se déplacer. Le Dr Alfie Kohn, auteur renommé dans le domaine de la psychologie éducative, souligne sur son site web que les personnes peu ponctuelles ont souvent une relation émotionnelle avec le temps : l’horloge n’est pas pour elles un outil de contrôle, mais une menace constante. C’est pourquoi ils évitent de regarder l’heure fréquemment et finissent par agir quand il est déjà trop tard.

Comment sont les personnes qui sont toujours en retard

Optimisme débordant et gestion du temps

L’une des principales caractéristiques des personnes qui sont toujours en retard est leur optimisme excessif. Selon une étude de l’université de San Diego, ces personnes ont tendance à sous-estimer le temps dont elles ont besoin pour accomplir leurs tâches, ce que l’on appelle le « sophisme de la planification ».

« Elles se convainquent qu’elles peuvent accomplir plusieurs tâches en peu de temps, ce qui les amène à se précipiter jusqu’à ce qu’il devienne impossible de respecter le planning », expliquent les experts. Ce n’est pas qu’elles ne valorisent pas l’engagement ou le respect envers les autres, mais leur évaluation du temps est systématiquement erronée.

Ce phénomène est également associé à une faible tolérance à l’attente. Paradoxalement, certaines personnes qui sont en retard ressentent de l’anxiété lorsqu’elles arrivent trop tôt, car cela les oblige à attendre ou à faire face à l’incertitude d’une situation qui n’a pas encore commencé.

La personnalité de type B et le multitâche émotionnel

Une autre explication vient de la psychologie de la personnalité. Selon la classification entre type A et type B, proposée par Friedman et Rosenman dans les années 50 et toujours d’actualité dans de nombreuses recherches actuelles, les personnes de type B sont plus détendues, réfléchies et moins compétitives, et ont tendance à être moins strictes avec les horaires.

Elles ne considèrent pas la ponctualité comme une priorité et se sentent généralement à l’aise avec l’improvisation. Cela n’implique pas un manque d’engagement, mais une manière différente d’interpréter les codes sociaux.

De plus, ces personnes ont tendance à effectuer plusieurs tâches avant de partir, comme si elles essayaient de profiter de chaque seconde. Ce comportement, appelé « multitâche émotionnelle » par la Société de psychologie clinique, répond à un besoin de garder le contrôle émotionnel dans des situations qui leur causent du stress : quitter la maison, faire face à un engagement, parler en public, etc. « Plus elles repoussent le moment de partir, plus elles ont de temps pour se « préparer mentalement » », affirment-elles.

Comment la culture et les habitudes acquises influencent-elles le fait d’être en retard ?

Le manque de ponctualité a également une dimension culturelle. Dans de nombreux pays d’Amérique latine, ainsi que dans certaines régions du sud de l’Europe, il existe une plus grande tolérance envers les retards.

Selon l’Institut européen d’études internationales (IEEI), cette permissivité peut conditionner les attentes individuelles et amener certaines personnes à considérer les retards comme normaux. Ce qui serait considéré comme une faute grave dans les pays nordiques ou anglo-saxons est interprété dans d’autres contextes comme un comportement acceptable, voire sympathique.

De plus, certaines habitudes familiales influencent les individus dès l’enfance. Si une personne a grandi dans un environnement où les horaires étaient souples ou où l’improvisation était encouragée, elle est susceptible d’intégrer ce modèle comme normal. En grandissant, elle peut développer une certaine résistance à la rigidité des horaires formels, surtout s’ils sont imposés par des figures d’autorité.

Retard chronique ou simple négligence ?

Toutes les personnes qui arrivent en retard ont un problème chronique. Souvent, c’est une question de contexte : fatigue, surcharge de travail, manque d’organisation ou problèmes de transport.

Cependant, lorsque ce comportement se répète systématiquement et a des conséquences sur les relations interpersonnelles ou professionnelles, on peut parler de retard chronique.