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Une grande colonie romaine, des pièces de monnaie et des objets en bronze ont été découverts dans la région allemande de Westphalie

Lors des travaux de construction d’une nouvelle école en Westphalie, une équipe d’archéologues a mis au jour les structures de plusieurs habitations et une grande quantité d’objets en bronze qui appartenaient à la communauté qui s’était installée là. Le Limes Germanicus, expression latine signifiant « frontière germanique », était une ligne de forts frontaliers (limes) qui reliaient les anciennes provinces romaines de Germanie supérieure, créée par Auguste sur un territoire précédemment conquis par Jules César, et de Rhétie, au lac de Constance. Ces fortifications ont été construites pour protéger et séparer l’Empire des tribus germaniques qui n’avaient pas été soumises. C’est précisément dans cette région, près de la ville de Bielefeld, qu’une équipe d’archéologues a mis au jour les fondations d’un grand village romain qui a prospéré entre le IIe et le Ve siècle et qui, depuis sa découverte, est déjà considéré comme le plus grand village romain jamais trouvé en Westphalie, une région qui, bien qu’elle n’ait jamais été conquise par les Romains, a maintenu des liens commerciaux étroits avec l’Empire. Dans un communiqué, les membres de l’Association régionale de Westphalie-Lippe (LWL), en Allemagne, ont déclaré que « les structures découvertes correspondraient à des habitations de six à huit mètres de large (certaines dépassant même trente mètres de long), qui étaient soutenues par des poteaux en bois dont les traces sont encore visibles sous la couche superficielle du sol ».

Un immense village

Les fouilles ont mis au jour de petits objets qui ont permis aux chercheurs de reconstituer la vie quotidienne dans ce village. Parmi ceux-ci, on peut citer un as, une pièce de monnaie en bronze de faible valeur frappée au milieu du IIe siècle, le manche d’une cruche en bronze et un harnais en bronze représentant une tête de cheval.

Selon Sebastian Düvel, expert du Bureau régional d’archéologie du LWL, il s’agirait de « pièces exotiques, importées du territoire romain à une époque où la plupart des métaux étrangers étaient fondus pour être réutilisés ».

Le fait que ces objets aient survécu intacts confirmerait qu’« il s’agissait d’objets importants pour une famille aisée qui avait un lien quelconque au-delà du limes », affirme M. Düvel.

Selon les chercheurs, les vestiges de 25 grandes maisons en bois, d’entrepôts et de petites caves annexes ont été découverts ici il y a déjà quatre décennies. Mais cette nouvelle découverte a révélé que le site était encore plus vaste qu’on ne le pensait, avec un noyau central densément peuplé et des zones périphériques occupées de manière intermittente. Ce qui le rend vraiment exceptionnel.

« Ce n’était pas un village ordinaire. Alors que la plupart des établissements de l’époque étaient de petites fermes isolées, nous avons ici une communauté qui a perduré pendant quatre siècles, avec un tracé qui a évolué au fil du temps », conclut M. Düvel avec étonnement.

Le Bureau régional d’archéologie du LWL collabore étroitement à la restauration du patrimoine archéologique de la région. « L’objectif de cette communication intensive avec l’Office de conservation du patrimoine archéologique est de préserver le plus grand nombre possible de monuments et de réduire au maximum les coûts des fouilles afin de préserver la plus grande partie du site archéologique », conclut Sven Spiong, directeur de la succursale du LWL de la ville de Bielefeld.

Enfin, afin d’informer les citoyens des avancées des nouvelles découvertes, le LWL organisera des visites guidées gratuites à partir de septembre pour que les curieux et les amateurs d’histoire puissent se plonger dans le passé et en apprendre davantage sur une communauté qui a commercé et prospéré à l’ombre de la toute-puissante Rome.